En tant qu’écrivain je ne peux qu’approuver la pertinence de certains proverbes de la langue française, et il en est un que j’apprécie parce qu’il est très parlant : «Le mieux est l’ennemi du bien».
Il est valable pour le peintre finalisant sa toile et qui parfois regrette d’avoir ajouté un dernier coup de pinceau. Il est valable pour le cuisinier qui regrette d’avoir mis trop d’épices dans ce plat qui était déjà goûteux, et il est valable également pour les créations technologiques comme Internet.
Les hommes ont créé le Web et c’était une bonne idée, ils ont créé les moteurs de recherche et c’était judicieux, ils ont élaboré Wikipedia et c’était une très bonne idée. Et puis, dans la quête de perfection, ils ont créé l’intelligence artificielle…
Force est de constater, après quelques années d’utilisation, que c’était loin d’être une bonne idée. En effet, non seulement cette technologie a occasionné des pertes d’emplois, augmenté le risque de chômage, de précarité, voire d’exclusion sociale, mais elle consomme énormément d’énergie. En outre, elle dépasse certaines capacités cognitives de l’être humain et rivalise avec l’intelligence des plus érudits. Même celui qui l’a conçue, Geoffrey Hinton, évoqué dans l’article La véritable intelligence, a affirmé « qu’il n’est pas inconcevable que l’IA puisse anéantir l’humanité ». Depuis, il ne cesse de militer pour qu’une réflexion d’envergure puisse être menée concernant le contrôle des IA génératives.
Loin de moi l’idée de diaboliser l’IA car ce serait rester au niveau de la dualité et il faut reconnaître qu’elle a permis de faire un bond dans les progrès technologiques. Mais nous devons rester prudent dans son utilisation. J’ai des amis qui font joujou avec l’IA toute la journée et j’ai lu des articles sur ces jeunes gens qui deviennent accrocs à ChatGPT. Oui, on peut devenir dépendant à l’IA, comme certains sont devenus dépendants à la pornographie. Lorsque les hommes cherchent la facilité, ils tombent aisément dans la complaisance et l’oisiveté.
Et derrière tout cela, qui tire les ficelles du jeu? Les hommes d’affaires, les cartels et les dirigeants de ce monde, bien entendu. Mais en réalité cela va plus loin car, dans l’invisible, les forces obscures manipulent tout ce monde afin de garder l’humanité sous contrôle. La Matrice, hélas, n’est pas prête de dire son dernier mot…
Dès lors que pouvons-nous faire? Il ne s’agit pas forcément de FAIRE mais d’ETRE, tout simplement. Etre lucide en refusant de céder à la facilité, être intègre dans nos choix, être et rester en accord avec notre âme, être prudent en surfant sur le Web pour ne pas se laisser influencer.
Récemment, j’ai trouvé un horoscope rédigé par une journaliste qui a eu l’honnêteté de préciser qu’elle avait utilisé l’IA. Comme je l’ai écrit dans l’article « Astrologie et Intelligence Artificielle » on peut être bluffé par la connaissance que possède l’IA en la matière, mais on sent un peu trop l’influence des astrologues américains derrière ce type d’interprétations. L’astrologie est une science humaine qui fait appel à des qualités humaines, donc sensibles et très complexes. Une étude astrologique ne peut faire abstraction du plan affectif et émotionnel, et celui-ci ne peut pas être traité avec le mental uniquement, car il lui manque l’intelligence… du coeur!
Mais revenons à cette quête de perfection, qui semble être à la source de cette dérive mentale de l’être humain. On entend souvent dire « Personne n’est parfait ». Et on ajoute souvent… à part Dieu!
Mais qu’en savons-nous? La Source de toute vie se contenterait-elle d’une création parfaite, un long fleuve tranquille où tout est facilité?. C’est parce qu’elle a besoin de SE CONNAITRE et de CREER en permanence que cela est ainsi, parce que c’est un acte d’AMOUR. L’inaccessible étoile (comme le chantait Jacques Brel) est ce qui nous donne envie de bouger, de créer, de voyager, de sublimer ce que l’on vit. Un archange a voulu créer SON monde, un monde idéal où chaque être pouvait réaliser tous ses désirs : Lucifer. Et nous en voyons le résultat…
D’ailleurs, la quête de perfection peut être assimilée à la quête de Dieu, comme cette arcane du Tarot de Rajneesh le montre, on le cherche partout sauf… en soi-même.

Non seulement l’imperfection existe mais elle est nécessaire. En tant que musicien et mélomane, je préfère écouter les enregistrements en public car ils sont plus vivants, plus vibrants, que les enregistrements en studio. Sur scène, les musiciens et les chanteurs prennent des risques, ils sont vulnérables et ils se donnent généralement à fond. Dès lors, les émotions sont plus palpables, plus fortes et le public le ressent.
Laissez-moi vous donner un exemple avec une cantatrice que j’adore, Maria Callas. On connaît son caractère perfectionniste et il est vrai qu’elle a frôlé très souvent la perfection, comme dans Ombra leggera où sa virtuosité est inégalable, mais l’un des albums préférés du public, c’est La Sonnambula, enregistré en 1955 à La Scala de Milan, dans lequel on sent la fougue, la virtuosité de la Diva, mais surtout son feeling et sa générosité. Et pourtant, le son est très médiocre et La Callas est à bout de souffle dans ce final du second acte. Mais comme à chacun de ses concerts, la magie opère (l’âme agit au Père).
Je vous laisse écouter cette merveille…
Que l’Amour et la Lumière guident chacun de vos pas
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