Le thème natal de Fourniret
ou l’idéal de virginité perverti
Lorsqu’on étudie la carte du ciel de « l’ogre des Ardennes » pour tenter de comprendre comment un être humain a pu en arriver à de telles atrocités envers de jeunes filles sans défense, on remarque tout de suite la double dissonance astrale de Vénus en Verseau: une façon d’aimer vécue dans la frustration (en carré à Saturne) et dans l’instabilité des sentiments (en carré à Uranus).
Une Vénus en Verseau est généralement assez indépendante, libertaire, voire fraternelle, mais chez Michel Fourniret elle ne voit qu’une porte de sortie: le quinconce à Neptune (trait bleu clair) qui le porte à sublimer sa vision de la femme. En effet, il se décrit comme un enfant obnubilé par la pureté et la Vierge Marie. Il aurait été très marqué par la vision de sa sœur déféquant dans un seau : « Pour moi, une femme, ça ne défèque pas. C’est dégradant, ce n’est pas à la hauteur de l’image de la sainte Vierge (son Noeud Sud en Poissons et en maison IV montre une enfance marquée par la religion). Cet aspect est renforcé par l’opposition de Mercure à ce même Neptune au Milieu du Ciel: un idéal de pureté mais une tendance à déformer la réalité. Chez lui, c’est le côté illusion de Neptune qui l’emporte puisque Fourniret se « fait son cinéma » et cet idéal de pureté se transforme alors en obsession de la virginité…
Carte du ciel réalisée avec le logiciel AstroQuick
Mais voyons un peu du côté de ses racines familiales. Son père, ouvrier métallurgiste à Sedan, est décrit comme alcoolique, souvent absent. Sa mère, fille de paysan, est caractérielle, à la santé mentale défaillante. D’après les psychiatres qui l’ont interrogé, Fourniret « aurait été victime d’inceste dans son enfance par sa mère, entre quatre et six ans, sa mère se servant de lui comme d’un objet sexuel ». Depuis la prison de Fleury-Merogis il écrivait à Monique Olivier: « Maman faisait la grasse matinée. Elle m’avait pris dans le lit… »(sources wikipedia).
Qui dit mère dit Lune. Or, celle-ci est en Scorpion et en maison XII, opposée à Saturne, ce qui renforce encore l’aspect de frustration de Vénus. Dans ce signe et ce secteur, la Lune est généralement problématique, secrète, dissimulatrice, obsessionnelle et parfois teintée de perversité. Avec Saturne, l’interdit est là qui rôde, le plaisir dans la transgression, les démons intérieurs…
Toutefois, cela n’explique qu’en partie son attirance pour les très jeunes filles, vierges de surcroît. C’est ici qu’entre en jeu un astéroïde que certains astrologues associent à l’idéal amoureux : Junon (conjointe à la Lune en XII sur la carte du ciel). On peut dès lors se demander, dans la mesure où l’inceste a été réellement consommé avec sa mère, si l’image de pureté à laquelle se référait le jeune Fourniret n’a pas été salie, par la relation sexuelle avec sa propre mère d’une part, et d’autre part par l’irruption dans sa vie d’un autre homme, le second mari de sa mère. Le complexe d’Oedipe se met alors en place…
Junon en Scorpion et en XII, passionnée et secrète, a pu alors devenir très jalouse car le jeune Fourniret a commencé à devenir morbide avec ses camarades de classe, ce qui lui vaudra d’être battu par les surveillants de son école.
Cet aspect de violence, qui n’apparaît pas dans les attributs féminins de son thème (Vénus, Lune, Junon) est repérable dans la conjonction Mars-Jupiter en Gémeaux et en maison VII. Apparemment, Michel Fourniret n’en a pas parlé à ceux qui l’ont interrogé, mais il semblerait qu’il ait été lui-même victime de violence, voire de sévices sexuels, durant l’adolescence. Que cette violence provienne de son beau-père, d’un camarade de classe plus âgé ou d’un instituteur qu’importe, mais elle saute aux yeux dans cette configuration.
D’autant que la Lune noire est conjointe à Saturne, révélant un karma d’irresponsabilité (décrit dans « Le bonheur est à l’intérieur« ).
Mais revenons à l’idéal de virginité de Michel Fourniret, qui trouve l’objet de sa sublimation tout d’abord dans la représentation de la Vierge Marie, puis plus tard dans l’innocence de ses nombreuses victimes. Car son idéal de pureté finit un jour par le rattraper:
Le 26 juin 2003, à Ciney (Belgique) il repère en voiture Marie-Ascension (notez la symbolique) âgée de 13 ans, sur le chemin de l’école.
La fillette refuse de monter dans le véhicule mais Fourniret prend une moue indignée et lui dit « Ce n’est pas bien de ne pas faire confiance aux gens ». Cette phrase et le ton employé convainquent alors Marie-Ascension. Mais à peine montée dans la voiture, Fourniret la saisit brutalement, la ligote, la jette à l’arrière et redémarre.
Mais voici comment la fillette s’en est finalement sortie : elle a imploré la Vierge en silence : «J’ai une formule « Marie, passe devant » que je répète, et je prie dans mon cœur» a-t-elle déclaré lors de son interview sur M6. Elle lui demande « Monsieur, est-ce que vous croyez en Dieu ? » Fourniret répond : « Mais pourquoi ? ». « Si vous croyiez en Dieu, vous ne feriez pas de moi ce que vous faites ». Il ne répond pas. Avec une autre corde, il l’attache par la ceinture à une barre de la camionnette. Elle se débat en criant: « Pourquoi vous faites ça ? » Il répond: « Tu dois me donner du plaisir. Si tu ne me donnes pas de plaisir, tu ne rentreras pas ». Marie lui demande s’il fait partie du groupe de Marc Dutroux. Il répond: « Je suis pire que Marc Dutroux ». Le véhicule repart.
A l’arrière, entravée, Marie prie à haute voix, de plus en plus fort, « à pleine gorge » selon ses dires. Soudainement, les liens des jambes se détendent ; elle se libère puis, avec les dents, parvient à dégager ses mains. A un arrêt du véhicule, elle ouvre la porte latérale coulissante et s’enfuit. Prise en charge par une automobiliste, ils croisent alors la fourgonnette de Fourniret qui avait fait demi-tour, probablement pour retrouver la jeune fille. L’automobiliste note la plaque d’immatriculation, ce qui permettra l’arrestation du criminel.
Marie-Ascension au JT de M6 le 31/03/2008
Elle porte un chapelet au poignet
Marie dit n’avoir pas besoin de psychologue pour gérer le souvenir de son enlèvement : «C’est là que se trouve la grâce, je n’en ai pas besoin».
L’avocat général a félicité et remercié la jeune fille à l’audience: « Vous avez sauvé votre vie et celle de beaucoup d’autres jeunes filles ».
Astrologiquement, le 26 juin 2003 Vénus et Mercure transitaient la conjonction Mars-Jupiter en Gémeaux de Fourniret au degré près, incarnant en la personne de Marie-Ascension des retrouvailles karmiques dont il se serait bien passé. De plus, la Lune noire dans le ciel revenait sur son Saturne natal, sonnant le glas de son macabre parcours.
Justice était enfin rendue…